sexta-feira, 19 de julho de 2013

La vie spirituelle, selon J. J. Olier

5-2-La sainte Messe


5-2-1-C’est l’Œuvre de Notre Seigneur Jésus-Christ


“Le saint sacrifice de la croix a été l’œuvre du plus grand amour de Jésus-Christ, et ainsi la plus importante de sa vie. C’est pourquoi il désira s’y préparer avec toute la dévotion et toute la solennité possibles, et se mit en oraison, où il souffrit beaucoup... Cette conduite de Notre Seigneur est un exemple qui montre aux chrétiens, premièrement, que dans toutes les affaires importantes il est bon de prendre un temps pour s’y préparer en esprit, afin de les exécuter ensuite avec fidélité et sainteté nonobstant les obstacles et les difficultés qui s’y peuvent rencontrer. Et secondement qu’il est très utile de prévenir les moments d’impuissance, où l’on est réduit à l’agonie, afin de s’offrir à Dieu par avance en sacrifice, et d’accepter ses jugements avec toute la dévotion, tout l’amour et toute la religion que nous devons avoir...”

5-2-2-Nos sentiments envers Notre Seigneur Hostie


“Je m’offre à vous, mon Père, pour en faire le sacrifice (de ma vie) et pour souffrir l’anéantissement auquel vous me pouvez réduire à tous moments... Je me livre à vous, je me soumets à votre jugement, et suis prêt à en subir la peine à l’heure que vous voudrez...

Mon Dieu et mon Père, j’adore votre toute puissance et le droit que vous avez de détruire l’ouvrage que vous avez produit. Nous savons que vous nous pouvez casser comme un potier casse un vase d’argile; rien ne peut résister à votre toute puissance...

Mon Dieu et mon Père, j’adore votre saint amour qui souffre avec peine l’exil de ses enfants... car notre exil est dur. Retirez-nous de nous et de toute la créature; tout notre désir est d’être sacrifiés et consommés dans votre sein d’où nous sommes sortis par votre amour, et où nous désirons retourner par votre même charité... Créez en nous un cœur nouveau; le nôtre est un fonds inépuisable d’impuretés: il est tout pétri d’amour-propre...”

5-2-3-Intentions pour lesquelles on offre le saint sacrifice chaque jour de la semaine


Parmi les intentions citées par J.J. Olier, on peut en retenir quelques-unes plus importantes:

“Il faut s’abîmer en Jésus-Christ, priant pour son Église, et demander avec lui tout ce qui manque, et au général, et au particulier, comme l’humilité pour les uns, la patience pour les autres, la douceur pour ceux-ci, pour ceux-là la pénitence... Il faut se perdre dans les reconnaissances (du Fils de Dieu), dans sa gratitude, dans ses remerciements, dans sa joie et dans son amour... Il faut offrir le sacrifice dans les intentions du Fils de Dieu mourant et satisfaisant à son Père pour tous les crimes du monde; engendrant son Église sur la croix, lui méritant la grâce du saint crucifiement de la chair et celle de la mort à tout ce qui n’est pas Dieu...” Il faut ofrir le saint sacrifice dans les intentions de la Très sainte vierge, et le lui mettre entre les mains, afin qu’elle l’offre à Dieu, comme elle sait bien le faire...”

5-3-La communion


5-3-1-La préparation


Comment nous préparer “pour être dignes de posséder Dieu?” J.J. Olier évoque successivement Marie, le vieillard Siméon, les prophètes pleins d’humilité et de charité, et qui ne pensaient qu’au salut du genre humain. D’où l’instante prière :

“Venez donc en nous, ô Seigneur, pour la gloire de votre Père. Venez anéantir en nous l’empire de Satan, son ennemi juré. Venez anéantir en nous cette chair de péché en ses mauvais désirs et en ses misérables attaches. Venez établir en nous le royaume de Dieu le Père, et faites que tout lui soit obéissant en nous. Venez, ô mon Dieu, anéantir tout mon vieil homme, et vous établir en sa place...

Venez en moi, et m’attirez à vous, et me changer en vous; et ainsi soyez en moi, et moi en vous, comme votre Père est en vous, et vous en votre Père. Venez vivre en moi, et que je ne sois plus moi, que je sois si intimement en vous, que je ne sois qu’un avec vous.

Je ne puis vivre sans vous; venez donc en moi vivifier mon âme qui se consomme toute en votre amour; qu’ainsi par vous je glorifie votre Père, par vous je serve tous mes frères et les remplisse de vous; et qu’ainsi tout en vous, je puisse continuer votre vie... ”

5-3-2-La prière d’adoration à la sainte Trinité


“Je vous adore, essence de mon Dieu, qui remplissez de votre auguste majesté les trois personnes adorables de la très sainte Trinité. Je vous adore, Majesté souveraine, cachée sous cet adorable sacrement, et qui venez par Jésus-Christ vous donner à nous. Je vous adore trésor immense...

Qui vous peut dignement recevoir, ô suprême grandeur! Ô sainteté incomparable de mon Dieu! Vous êtes bien selon votre dignité, dans les trois personnes divines; mais venant parmi nous, qui sera la personne digne de vous recevoir?...

Le Fils dans la communion se fait don des hommes et rend aussi son Père un véritable don. Celui qui faisait tous les dons, donnant son Fils et son Saint-Esprit, et de qui tout don descend, devient lui-même notre don en la très sainte communion... Nous recevons en nous les dons que le Père fait au Fils, les dons que le Père et le Fils font au Saint-Esprit...”

5-3-3-Jésus nous transforme en lui:


Jésus nous poursuit intérieurement, et J.J. Olier s’écrie :

“Vous me pressez et vous venez vous insinuer en toutes mes puissances; plus je recule et m’éloigne de vous, plus, ô mon Jésus, vous vous unissez à moi et vous faites un avec moi. Comme votre Père s’insinue en vous de toute éternité, Verbe divin, en sorte qu’il vous remplit tout, et qu’il est tout en vous: ainsi, ô mon Jésus, vous vous insinuez en moi, et vous faites une même chose avec moi par une intime pénétration de tout moi-même...”

Mais hélas ! où Jésus vient-il prendre sa demeure, ”dans une chair criminelle?” D’où la supplication :

5-3-4-La supplication :


“Vous voyez quelle est la peine d’une âme qui est appesantie dans la terre et vivante dans l’impureté d’une vie grossière et animale. Vous savez, ô mon Jésus, quelle est la condition d’une âme tirée hors du sein de Dieu: et pour cela, ô mon Seigneur, vous êtes venu au monde pour soulager les âmes et les remettre dans ce sein dès la vie présente. Vous portez une âme dans le sein de Dieu quand vous êtes uni intimement à elle par la sainte communion...”

“Mon Jésus... je vous laisse mon âme pour opérer en elle tout ce qu’il vous plaît à la gloire de Dieu... Anéantissez en la vertu de votre Esprit mon orgueil, mon avarice, ma colère, ma luxure et enfin tout l’amour de moi-même. Faites-moi la miséricorde, ô mon Seigneur, que je n’aie plus en vue que Dieu, et que je n’agisse plus que pour lui, de même que vous faites et que vous avez toujours fait vivant sur la terre... Soyez, ô Jésus, la vie de mon âme, pénétrez-la intérieurement des mouvements de votre vie divine, puisque vous venez comme un Esprit vivifiant par la sainte communion...

Opérez donc en mon âme, et la vivifiez par vous, en sorte que vous produisiez en elle toutes les œuvres de votre vie... Que l’on voie donc qu’un nouvel homme m’anime, qu’une nouvelle vie est en moi, qu’un nouvel esprit me possède; bref qu’un Dieu vit en moi et me fait vivre comme lui... Que la lumière de mon Dieu me découvre la vanité de toutes choses et la vérité de Dieu seul, et que tout ce qui n’est point de Dieu n’est que mensonge, que figure et qu’illusion...”
La vie spirituelle, selon J. J. Olier

4-1-L’Eucharistie


“Il faut savoir cette vérité fondamentale que Notre Seigneur est le chef-d’œuvre de Dieu son Père... Notre Seigneur est encore le réceptacle de toute la bonté et magnificence de Dieu sur l’Église... C’est en lui que Dieu le Père a versé sur nous ses saintes bénédictions... Il est le chef-d’œuvre de Dieu et le sanctuaire parfait du Saint-Esprit... Or ce feu que le Saint-Esprit a une fois allumé, ne s’éteint jamais; et la même ferveur intérieure qui était en Notre Seigneur sur la croix, pour se sacrifier à la gloire de Dieu son Père et pour opérer notre salut, continue encore en lui dans le saint sacrifice de l’autel, et continuera jusqu’à la fin du monde... C’est le même Jésus-Christ qui est présent au saint sacrifice de l’autel, comme sur la Croix; et ainsi ce n’est que le même sacrifice continué, et qui continuera jusques à la fin des siècles, quoique sous un extérieur fort différent...”

Lorsque Jésus demanda à ses apôtres de “faire ceci en mémoire de lui,” c’était pour les avertir “qu’offrant en ce sacrifice véritable de l’autel sa personne cachée sous les voiles du pain, ils se souvinssent de la charité qu’il avait montrée visiblement sur le Calvaire et sur la Croix...”

Jean-Jacques Olier nous avertit: la communion spirituelle, c’est bien, mais “ce sacrement nous donne des grâces spéciales et plus abondantes que celles que nous recevons hors de ce sacrement par la seule communion spirituelle.”

Et Jean-Jacques Olier de s’écrier: “Que je souhaiterais que les chrétiens connussent leur bonheur, sachant qu’ils ont en eux le trésor précieux de Jésus, dans lequel et avec lequel ils peuvent opérer tant de choses à la gloire de Dieu!... Apprenons que, comme Jésus-Christ opérait tout en son Père et avec son Père, il faut aussi que nous opérions tout en Notre Seigneur et avec Notre Seigneur, parce qu’il est venu habiter en nous pour nous vivifier de sa vertu, pour nous remplir d’une grâce capable de nous sanctifier en tout, pour rendre toutes nos œuvres agréables à Dieu son Père, et afin que, se répandant en nous, il serve de nourriture à nos âmes...”

4-2-L’oraison


Les deux parties de l’oraison sont: l’adoration et la communion.

– “L’adoration... porte l’âme à l’anéantissement, à l’admiration, aux louanges, aux remerciements, à l’amour, en un mot, à toutes sortes de devoirs et d’hommages que nous devons rendre à Dieu en cette première partie de l’oraison.

– Dans la communion, on se donne à Dieu pour entrer en participation de ce qu’il est et dont il veut nous animer. La participation au corps de Jésus-Christ s’appelle communion sacramentale, parce que ce sacrement nous rend les biens de Jésus-Christ communs et nous communique ses plus grands dons.

La participation qui se fait dans l’oraison s’appelle communion spirituelle, à cause des dons que Dieu y communique par la seule opération intime de son Esprit. L’âme qui expérimente quelque opération secrète en son cœur se doit tenir en repos et en silence, pour recevoir toute l’étendue des dons et des communications de Dieu, sans vouloir opérer par soi-même, ni faire des efforts qui troubleraient les opérations pures et saintes de l’Esprit divin en elle.”

À ces deux parties s’ajoutent les ”résolutions qu’on peut nommer plus proprement la coopération, qui est le fruit de l’oraison, et qui s’étend à toute la journée.”

En un mot, l’oraison “est un délaissement et un abandon total de soi-même au Saint-Esprit, qui sera notre lumière, notre amour et notre vertu.”

4-3-Le mariage spirituel


Le Saint-Esprit de Jésus est en nous comme époux de notre âme. Il n’attend que nos désirs et notre volonté. “Donnons-nous donc à lui pour prier par lui et en lui; il sera notre prière...” Dans le mariage spirituel, “il faut un don et un consentement mutuel des esprits; Jésus en l’âme, l’âme en Jésus, tous deux font la prière qui est le fruit principal de l’alliance du Saint-Esprit de Jésus avec nos âmes; si bien que nos prières sont comme les enfants de ce mariage spirituel; et si vous demandez à qui est la prière, c’est à l’âme en Jésus, et à Jésus en l’âme; et d’en vouloir savoir davantage, c’est vouloir violer le secret de Jésus-Christ en nous, et vouloir pénétrer dans un mystère qu’il veut tenir caché, aussi bien que celui des opérations du Père dans le fils, et du Fils dans le Père.

À qui appartiennent les œuvres de Jésus? est-ce au Père, ou au Fils? Elles sont et du Père et du Fils, et Dieu ne veut pas que la créature y cherche de distinction; c’est assez de savoir que Jésus les fait en son Père, et le Père en Jésus et avec Jésus.”

4-4-L’union à Dieu


“Les saints ne font que dire Amen! aux prières de l’Agneau; ce qui exprime l’union de leurs cœurs à Jésus-Christ leur prière; et que, confessant leur incapacité pour louer Dieu en eux-mêmes, ils se perdent en Jésus-Christ pour dire à Dieu tout ce que Jésus-Christ lui dit, et en même temps tout ce que dit l’Église en lui.’

Comment savoir qu’on est uni à Jésus-Christ ?


Notre Seigneur est en nous, et il nous attend, les bras ouverts: “Il n’y a qu’à le chercher en toute simplicité, et à se donner à lui pour faire toutes nos œuvres et nos prières, avec lui, car il demeure en nous pour être l’hostie de louange de Dieu; il nous considère comme ses temples pour le magnifier incessamment par nous, en nous et avec nous...”

Mais attention! Il faut savoir se contenter de la simple foi et de la seule charité. “La pure charité avec la foi sont comme les deux animaux spirituels qui tirent le beau chariot de l’Église... Le corps et le sang précieux de Notre Seigneur sont comme le véhicule qui nous porte son Esprit, pour nous faire participer à sa vie et à ses opérations divines, pour être notre nourriture, pour faire croître en nous toutes ses vertus... enfin pour mettre en nous la plénitude de sa vie intérieure et nous faire même parvenir à la plénitude de Dieu.”

Il faut s’unir sans cesse au Saint-Esprit pour faire ses actions en sainteté et dans les sentiments mêmes de Jésus-Christ. Le fleuve de feu qui sort de la face de Dieu (Dan, VII, 10), c’est Jésus-Christ lui-même. ”Le fleuve signifie deux choses: la voie et la vie; car un fleuve est un chemin animé et vivant; étant rapide et vivant, il est la figure de l’impétuosité de l’amour avec lequel nous devons nous porter à Dieu, et de la vertu de l’Esprit qui sort de Jésus-Christ pour entrer en nous, afin d’y être notre voie, notre vérité et notre vie. C’est ainsi qu’il opérait dans les premiers chrétiens... poussés par l’Esprit.”

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