Michele Damasceno, Divina Liturgia, Θεία Λειτουργία, XVI sec., Museo delle Icone e delle Sacre Reliquie dell'Arcidiocesi di Creta, Candia |
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sexta-feira, 7 de setembro de 2012
LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE
LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE CINQUIEME PARTIE
LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE QUATRIEME PARTIE
LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE TROISIEME PARTIE
LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE DEUXIEME PARTIE
513/01/Jan/201218:58
INTRODUCTION À LA LITURGIE
DU SACRIFICE DE LA MESSE
D : Quelle a été l'intention de Jésus-Christ en instituant le saint sacrifice de la Messe ?
R : Jésus-Christ, en instituant le saint Sacrifice de la Messe, a voulu continuer, dans tous les temps et dans tous les lieux, le sacrifice qu'il a offert une fois, sur la croix, pour le salut de tous les hommes.
Jésus-Christ s'est immolé sur la croix pour le salut de tous les hommes : mais son sacrifice ne devait-il être que passager, ou bien fallait-il que cette grande victime renouvelât sans cesse ses humiliations et ses souffrances ? Adorez ici un des plus grands et des plus profonds mystères de la religion. Le sacrifice devait être perpétuel, il devait durer autant que la religion de Jésus-Christ, qui ne peut subsister sans sacrifice ; et cependant la victime ne devait mourir qu'une fois ; mais à une immolation sanglante devait succéder une immolation mystique qui eût, par rapport à Dieu et par rapport à nous, tout l'effet d'un véritable sacrifice ; une mort figurée qui nous appliquat tous les mérites d'une mort réelle soufferte une fois pour le péché ; et c'est ce qui a lieu dans le saint Sacrifice de la Messe que Jésus-Christ a institué pour continuer parmi nous le sacrifice de la Croix, et nous en appliquer les fruits.
D : Pourquoi Jésus s'offre-t-il à Dieu son Père dans le saint Sacrifice de la Messe ?
R : Jésus-Christ s'offre à Dieu son Père dans le saint Sacrifice de la Messe, comme Il s'offre sur la croix, pour l'adorer en notre nom, le remercier des grâces qu'il nous accorde, lui demander pardon de nos péchés et obtenir les grâces dont nous avons besoin.
Si nous remontons à l'ancienne loi, nous trouvons que les sacrifices ordonnés par Moïse se rapportent plus particulièrement à quatre fins.
La première et la principale était de rendre à Dieu le culte d'adoration qui lui est dû par sa créature, et de reconnaître son souverain domaine sur tout ce qui existe : c'est ce qu'on appelle Holocauste, qui était regardé comme le plus parfait et le plus excellent des sacrifices ; la victime était entièrement consumée par le feu.
La seconde fin était de rendre grâces à Dieu des biens reçus de lui, en les lui offrant ; cette sorte de sacrifice, que l'Écriture appelle d'Actions de grâces, a reçu des Grecs la dénomination de sacrifice eucharistique.
La troisième fin était de demander a Dieu ses bienfaits et ses grâces ; c'étaient les sacrifices impétratoires.
Enfin, la quatrième était de satisfaire à la justice divine et d'obtenir la rémission des péchés : c'étaient les sacrifices propitiatoires.
Tous ces différents sacrifices n'étaient, comme le dit Saint-Paul, que les figures, les ombres du grand sacrifice de la loi nouvelle que Jésus-Christ a offert sur le Calvaire, et qu'il renouvelle tous les jours sur nos autels. Ainsi le saint Sacrifice de la Messe, en succédant à tous ceux de l'ancienne loi, réunit leurs différents caractères, remplit toutes les fins pour lesquelles ils étaient offerts, et produit, à lui seul, tous leurs effets divers ; il est tout à la fois sacrifice latreutique ou d'adoration, sacrifice eucharistique ou d'Action de grâces, sacrifice propitiatoire ou d'expiation, sacrifice impétratoire ou de prières.
1°) La Messe est un sacrifice latreutique ou d'adoration, puisque Jésus-Christ y adore son Père en notre nom, s'humilie devant Lui et se tient en Sa présence dans un état d'anéantissement et de mort, pour lui rendre des hommages proportionnés à son infinie grandeur et à l'immensité de ses perfections.
2°) La Messe est un sacrifice eucharistique ou d'Action de grâces, puisque Jésus-Christ y remercie son Père des bienfaits dont il nous a comblés, et répète sans cesse sur nos autels ce qu'il disait dans les jours de sa vie mortelle : « Mon Père, je vous rends grâces. »
3°) La Messe est un sacrifice propitiatoire ou d'expiation, puisque Jésus-Christ s'y offre à son Père pour obtenir le pardon de nos péchés et nous réconcilier avec Lui.
4°) La Messe est un sacrifice impétratoire ou de prières, puisque Jésus-Christ s'y offre à son Père pour attirer sur nous toutes les grâces et tous les secours dont nous avons besoin.
Voilà ce que fait Jésus-Christ dans le sacrifice de la Messe ; telles sont les fins pour lesquelles Il s'offre à Dieu son Père sur nos autels.
D : Que devons-nous faire lorsque nous assistons à la Messe ?
R : Quand nous assistons à la Messe, nous devons adorer Dieu, le remercier de ses biens faits, lui demander pardon de nos péchés, et solliciter les grâces qui nous sont nécessaires.
Pendant que Jésus-Christ s'offre sur l'autel, nous devons faire avec Lui ce qu'il fait Lui-même :
1°) adorer Dieu par Jésus-Christ, et rendre hommage à sa grandeur en nous anéantissant complètement devant Lui ;
2°) remercier Dieu par Jésus-Christ de tous les bienfaits dont Il nous a comblés ; quoi de plus juste que de témoigner notre reconnaissance à Celui de qui nous tenons tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons ?
3°) lui demander, par les mérites de Jésus-Christ, le pardon de nos péchés, et le conjurer de nous traiter non pas selon sa justice, mais selon son infinie miséricorde ;
4°) solliciter par Jésus-Christ les grâces qui nous sont nécessaires pour mener ici-bas une vie chrétienne, et parvenir un jour au bonheur du ciel.
D : Comment doivent assister à la Messe ceux qui ne peuvent pas s'occuper de la sorte ?
R : Ils doivent, en s'unissant au prêtre, prier, réciter le chapelet, ou au moins considérer cette sainte action avec un religieux respect et dans un grand recueillement.
La meilleure manière d'entendre la sainte Messe est, sans contredit, de suivre en esprit le prêtre dans les prières qu'il récite et dans les cérémonies qu'il exerce, en méditant sur les diverses parties de la Messe et sur les circonstances de la Passion de Notre-Seigneur qui y sont représentées. Mais peu de personnes sont capables d'une attention aussi soutenue, et de prières mentales aussi longues. Il est donc plus à propos, pour le plus grand nombre des fidèles, de s'unir au prêtre en suivant la Messe dans son missel et en répétant avec lui les prières du saint Sacrifice. Les personnes qui ne savent pas encore le latin de la liturgie selon le rite Saint-Pie V peuvent, pendant la Messe, réciter les prières qu'elles savent par c&œlig;ur, comme l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, etc., et être attentives aux chants ou prières en latin afin de les apprendre peu à peu. Il faut éviter de les réciter ou chanter par routine et par habitude, sans faire attention à ce qu'elles disent.
Si on récite le chapelet pendant la Messe, il faut, autant que possible, mettre en pratique ce qui est recommandé par plusieurs maîtres de la vie spirituelle : se conformer aux fins du Sacrifice en offrant à Dieu la première dizaine en vue de l'adorer par Jésus-Christ ; la seconde dizaine en vue de le remercier par Jésus-Christ ; la troisième dizaine en vue d'obtenir, par Jésus-Christ, la rémission des péchés que l'on a commis ; la quatrième et la cinquième dizaine, en vue d'obtenir, par Jésus-Christ, pour soi et pour les personnes auxquelles on s'intéresse, les bénédictions du Ciel, et, pour les âmes du purgatoire, le soulagement des peines qu'elles endurent. Il faut aussi, lorsque le prêtre élève le Corps et le Sang de Jésus-Christ faire dès actes de foi, d'adoration et d'humilité ; et lorsque le prêtre communie, témoigner à Jésus-Christ un ardent désir de le recevoir.
Une autre manière d'assister à la Messe, et c'est la moins parfaite, mais qui suffit à la rigueur, si l'on est dans l’impossibilité de faire davantage, consiste à se tenir à Église, pendant qu'on célébrera messe, avec gravité, modestie et recueillement, de manière qu’on soit pénétré d'un respect sincère et profond pour l'acte le plus auguste de la religion. Il faut, de plus, être attentif à ce qui se passe à l'autel, et bannir avec soin de son esprit les pensées mauvaises ou étrangères qui pourraient s'y présenter. Les distractions involontaires ne font point perdre le fruit de la messe ; mais les distractions volontaires, et qui subsistent pendant quelque temps sont des péchés plus ou moins graves, selon leur nature ou leur durée, et peuvent même faire qu'on n'entende pas du tout la messe. Ainsi, celui qui est volontairement distrait pendant une partie de la messe, assez considérable pour que, s'il fût sorti de l'église pendant le même temps, il ne fût pas censé avoir entendu la messe, doit de même être regardée comme n'ayant pas satisfait au précepte.
Les vêtements et vases sacrés
D : Quels sont les vêtements sacrés employés pour le saint Sacrifice de la messe ?
R : À la messe, le prêtre se revêt des 6 ornements suivants: l’amict, l’aube, le cordon ou cingulum, le manipule, l’étole et la chasuble.
L’amict est un morceau de lin blanc dont les Orientaux se servaient pour se couvrir le cou, et dont les prêtres s’enveloppaient la tête, pour être moins facilement distraits pendant le sacrifice. Cette coutume a été conservée dans plusieurs ordres religieux, mais aujourd'hui on ne le place que sur le cou et les épaules. L'amict rappelle le voile dont les soldats ont couvert le visage de Notre Seigneur et exhorte le prêtre à la piété (modestie des yeux).
L'aube est un vêtement de lin blanc qui descend jusqu'aux pieds. En Orient, il était d'usage de se revêtir d'une longue robe blanche; dans certaines circonstances, par exemple aux mariages, où l'invité recevait la robe nuptiale dans l'appartement des époux ; Jésus-Christ y fait allusion dans sa parabole du festin des noces. (St. Matth. XXII, 12). L’aube rappelle la robe d'ignominie, dont Hérode revêtit le Seigneur durant la Passion et exhorte le prêtre à la pureté du c&œlig;ur.
Le cordon ou cingulum sert à retenir les longs plis de la robe qui empêcherait le prêtre de marcher. Les Orientaux ceignent ainsi leur vêtement pour leurs voyages et leurs occupations ; c'est ainsi que Tobie cherchant un compagnon rencontra un jeune homme, les reins ceints et prêt à la marche (Tob. V, 5). Le symbolisme de ce vêtement, a été indiqué par Jésus-Christ Lui-même, quand il dit : « Ceignez vos reins. » (St. Luc. XII, 35). Le cordon rappelle les cordes, dont les soldats garrottèrent Jésus, et exhorte le prêtre à la chasteté (la mortification) et à la préparation à la mort (voyage dans l'éternité).
Le manipule était primitivement un mouchoir de lin que le prêtre portait au bras gauche pour s'essuyer le visage ; il symbolise la gerbe des bonnes &œlig;uvres que l'on doit amasser. Le manipule rappelle le voile de Véronique et exhorte le prêtre aux bonnes &œlig;uvres.
L’étole provient sans doute de la garniture de l'ancienne toge, insigne de la plus haute dignité romaine. Avec ses deux extrémités pendant du cou sur la poitrine, elle est le symbole de la dignité sacerdotale : le prêtre s'en sert dans toutes les fonctions liturgiques. L’étole rappelle la chaîne que Jésus-Christ porta après sa condamnation et rappelle au prêtre sa haute dignité.
La chasuble est un vêtement muni d'une ouverture pour la tête, qui recouvre la poitrine et le dos, en descendant presque jusqu'aux genoux. La chasuble avec sa croix rappelle le portement de la croix et rappelle au prêtre son fardeau (ses devoirs d'état).
D : Quels sont les vases sacrés employés pour le saint Sacrifice de la messe ?
R : Les vases sacrés les plus importants sont dans le culte divin : le calice, la patène, le ciboire et l’ostensoir ; le livre dont on se sert pendant la sainte messe se nomme missel.
Les vases liturgiques sont ceux qui servent au culte divin, et qui ont un rapport plus ou moins direct à la sainte eucharistie.
Le calice est le vase sacré dans lequel le prêtre consacre le vin qui, par la vertu des paroles qu’il prononce, est changé au Sang de Jésus-Christ.
La patène est un petit plat doré, qui sert à couvrir le calice et sur lequel on dépose l'hostie. Le calice et la patène doivent être consacrés par l'évêque (onction du saint chrême).
Le ciboire est un grand calice où l'on conserve les saintes hosties pour la communion des fidèles.
L'ostensoir est une pièce d'orfèvrerie, souvent en forme de soleil, destiné à mettre en évidence la sainte hostie, quand on l'expose à l'adoration des fidèles (le très saint sacrement). Le ciboire et l'ostensoir doivent être bénits par l'évêque, mais, d'après le droit canon, l'évêque peut déléguer un simple prêtre pour toutes les bénédictions qui n'exigent point l'onction du saint chrême, car ces deux vases sont uniquement destinés à la conservation de la sainte eucharistie et ne servent point à sa confection.
Le missel contient les prières communes à toutes les messes, et celles qui sont particulières aux divers temps et aux différentes fêtes de l'année.
Toutes les choses qui servent au culte divin doivent être traitées avec respect et vénération, celles surtout qui appartiennent de plus près au sacrifice et sont en contact avec la sainte eucharistie. Les laïques doivent donc ne pas toucher les ciboires et les ostensoirs qui ont déjà servi au culte divin, car ils pécheraient véniellement. Ils ne peuvent le faire qu’en revêtant une paire de gants.
Les couleurs des vêtements sacerdotaux
D : Quelles sont les couleurs des vêtements portés par le prêtre durant l’année liturgique ?
R : Les seules couleurs liturgiques autorisées par l'Église sont : le blanc, le rouge, le violet, le rose, le vert et le noir.
Le blanc désigne la joie, l'éclat et la pureté. Aussi l'Église l'affecte-l-elle aux mystères joyeux et glorieux de Jésus-Christ et aux fêtes de la Vierge, des confesseurs et des vierges et enfin à la messe du mariage.
Le rouge, qui indique l'esprit de sacrifice, l'effusion du sang, l'ardeur de la charité, convient bien à l'octave de la Pentecôte et aux fêtes de la Passion de Notre-Seigneur, ainsi que des apôtres et des martyrs.
Le violet, couleur sombre, est un symbole de tristesse et de pénitence.
Le rose atténue la tristesse par quelque mélange de joie. On en fait usage seulement le troisième dimanche d'Avent et le quatrième dimanche de Carême.
Le vert, emblème de la fécondité des champs et de la richesse des travaux spirituels, est pris quand il n'y a pas de couleur propre pour l'office.
Enfin le noir indique le deuil. Il est employé uniquement le Vendredi-Saint, ainsi qu'aux offices et messes des morts.
La langue liturgique de l'Église
D : Quelle est la langue liturgique du saint Sacrifice de la messe, selon le rite Saint-Pie V ?
R : La langue liturgique du saint Sacrifice, selon le rite Saint-Pie V, est le latin.
Tout ce qui sert au sacrifice eucharistique est choisi avec un soin particulier : on n'y admet que ce qui s'adapte parfaitement à ses fins. Ce principe s'applique à la langue dans laquelle on célèbre la sainte Messe : la langue liturgique, en effet, doit correspondre au but liturgique.
En soi, et selon le Concile de Trente, la Messe peut être célébrée en toute langue ; cependant, jusqu’au concile pastoral Vatican II, le latin est demeuré la langue à peu près universelle du culte catholique.
D : Si donc la langue vernaculaire peut-être utilisée dans les fonctions religieuses, pourquoi est-il préférable d’employer la langue latine ?
R : Il est préférable d’employer la langue latine, car :
1°) elle favorise l'unité de la liturgie dans le temps et l'espace ;
2°) elle est un puissant secours pour conserver intacte la foi catholique ;
3°) elle est un lien très fort qui relie les unes avec les autres les Églises disséminées dans tout l'univers et les unit toutes à l'Église romaine, leur Mère, et leur centre commun.
La langue latine est consacrée par l'inscription mystérieuse de la croix ; sa haute antiquité la rend très vénérable ; l'usage qui en a été fait depuis près de deux mille ans l'a comme sanctifiée ; c'est la langue de l'Église romaine, la mère de toutes les autres, et elle est intimement liée à l'antique liturgie romaine et catholique. L'inscription de la croix : Jésus de Nazareth, roi des Juifs, était écrite en hébreu, en grec et en latin (Jean XIX, 20). C'étaient alors les trois langues principales du monde ; dans les desseins de Dieu, elles ont été comme choisies et consacrées pour les usages ecclésiastiques. Du haut de la croix, elles annonçaient au monde la gloire du Sauveur, le règne de la grâce acquis par le Sang de la seconde Personne de la Trinité. À l'autel, elles se perpétuent pour célébrer jusqu'à la fin des temps la mort de Jésus-Christ, et, par la perpétuité du sacrifice, elles étendent et affermissent de plus en plus cette domination de la grâce et de la paix et l'amènent à sa perfection. Dans les premiers siècles, ces langues furent donc d'un usage général dans le culte divin.
Parmi ces trois langues, le latin obtint bientôt la prédominance : c'était la langue de l'Empire romain, et il devint dans tout l'Occident, avec la diffusion du christianisme, la langue de la liturgie. La divine Providence choisit Rome pour être le centre de l'Église catholique ; de Rome partaient les missionnaires qui allaient dans toutes les directions répandre la lumière de l'Évangile. Avec la foi catholique, les différentes nations de l'Occident recevaient aussi la liturgie dans la langue latine ; c'est dans cet idiome que, dès l'origine, on célébrait les saints mystères parmi les peuples nouvellement convertis, car le latin possède une rare perfection : il est remarquable par le sérieux, la dignité, la clarté, l'abondance, la précision et l'harmonie. Aussi est-il souvent très difficile, et l'expérience le prouve, de rendre le sens, et bien plus encore de reproduire la beauté, la noblesse, la profondeur et l'onction de l'original latin dans nos traductions.
Pour s'en convaincre, que l’on compare, par exemple, les diverses traductions des prières de la Messe et des séquences avec le texte latin. Il n’y a qu’à reprendre les différentes éditions des livres liturgiques, des missels, parus depuis 1969 : les traductions changent constamment, pour les mettre en harmonie avec les époques. Dans ces remaniements perpétuels, non seulement le texte et le fond des prières perdent de leur force, de leur beauté incomparable, mais souvent, ils sont défigurés et amoindris par des circonlocutions, des additions, des omissions, des inexactitudes, des erreurs, des interprétations fausses. De ce fait, il est impossible de maintenir l'uniformité du service divin.
Tous ces inconvénients sont évités par l'emploi de la langue latine. Dans son immutabilité elle nous transmet le Missel romain comme un sanctuaire inviolable, que nous ne considérons qu'avec admiration et un tendre respect.
Le sentiment religieux exige, pour le culte divin, une langue noble et majestueuse ; et c'est là précisément le caractère du latin. Le peuple, qui ne le comprend pas, est très souvent saisi devant cette langue qui s'allie si bien aux Mystères du saint Sacrifice, de même que les prières du Canon, prononcées à voix basse, sont ainsi protégées contre le mépris et la profanation.
L'usage de la langue latine n'est point un obstacle à ce que le peuple prenne part au saint Sacrifice d'une manière utile. La liturgie contient beaucoup de choses instructives ; mais l'instruction n'est point son but principal. La Messe n'est pas une conférence, un discours à l'usage du peuple : c'est un Sacrifice qui se rapporte à Dieu, et que le prêtre offre à Dieu au nom de l'Église pour le salut des fidèles. Aussi, serait-il utile, dans les églises, paroisses et prieurés qui conservent la messe en latin (rite Saint Pie V), d’offrir quelque cours basique de latin liturgique pour les fidèles qui veulent acquérir les connaissances nécessaires pour assister pieusement au saint Sacrifice.
Enfin, le latin est la langue propre à représenter et à maintenir l'union et l'unité de l'Église dans le culte, dans la foi et dans la charité.
a) L'unité de la liturgie dans le temps et l'espace ne sera conservée que si l'on se sert de la même langue en tout lieu et en tout temps ;
b) L'unité de la langue liturgique dans toute l'Église est un puissant secours pour conserver intacte la foi catholique.
c) L'unité de la langue liturgique, et l'uniformité qui en résulte pour le service divin, est un lien très fort qui relie les unes avec les autres les Églises disséminées dans tout l'univers et les unit toutes à l'Église romaine, leur Mère, et leur centre commun. Ainsi la tête et les membres forment un tout inséparable, l'unité en est favorisée.
N’oublions pas aussi que l'emploi de la langue vulgaire dans le service divin sourit aux sectes ; mais qu’au contraire, l'usage de la langue latine correspond très bien à l'essence, au but et aux &œlig;uvres de l'Église catholique.
Le chant liturgique
D : Comment s’appelle le chant qui est utilisé pendant la messe ?
R : Le chant liturgique dont l’Église se sert pendant la messe est le chant grégorien ou plain-chant.
On entend le plain-chant (par exemple à la grand'messe), quand le prêtre entonne le Gloria in excelsis ou le Credo, etc.… ; on l'appelle grégorien, parce que le pape Saint Grégoire-le-Grand l'a perfectionné, et qu'il s'est répandu sous son pontificat.
Ce chant est d'une beauté surnaturelle, d'un calme sacré ; il est exempt de tous mouvements passionnés et bruyants, et ne recherche point l'effet ; il se distingue ainsi des chants des rues, des concerts, des théâtres et des réjouissances publiques. C'est comme le langage d'un autre monde plus élevé, c'est le vrai chant de la prière. Dans le plain-chant on tient d'abord compte des paroles du texte que l'on perçoit très distinctement ; la belle et modeste mélodie ne se remarque qu'en second lieu.
Le chant grégorien est invariable, comme la liturgie, il reste partout et toujours le même ; c'est ainsi qu'il répond le mieux à l'essence et aux qualités de l’Église, à son unité et à son universalité. « Les chrétiens pieux préfèrent ce chant à tout autre, parce qu'il porte les c&œlig;urs à la dévotion et à la piété », disait Benoît XIV. Si les mondains n'y trouvent aucun plaisir, c'est que, comme dit l'Apôtre, « l'homme animal ne perçoit pas ce qui est de l’Esprit de Dieu » (I. Cor. II, 14).
D : Chante-t-on autre chose que le grégorien à l’église ?
R : Outre le plain-chant, on entend encore à l'église les cantiques sacrés chantés par le peuple, et la musique instrumentale (accompagnement du chant par l'orgue et d'autres instruments).
Dans les premiers siècles chrétiens où la langue liturgique était la langue du peuple, celui-ci prenait part jusqu'à un certain point aux chants de l'Église, lorsque, au Vème siècle, les peuples germains envahirent l'Empire romain, il se forma de nouvelles langues, comme l'italien et le français. Dès lors le peuple ne pouvait plus s'intéresser au véritable chant liturgique, et l'on commença à composer des cantiques dans la langue populaire, qui furent surtout cultivés en Allemagne, notamment au temps des croisades. Ainsi naquirent les cantiques des processions, des pèlerinages, à la Sainte Vierge, avec des mélodies aussi simples que ravissantes. Le cantique sacré dégénéra complètement sous l'influence de Luther, qui s'en servit pour propager son hérésie.
Les catholiques voulant alors défendre le chant liturgique de l’Église, chantèrent aussi continuellement dans leurs cantiques les doctrines catholiques attaquées.
De cette manière on eut des cantiques sans valeur (car le cantique doit être l'expression des sentiments du c&œlig;ur et non pas un sermon) et des messes chantées qui se sont maintenues jusqu'aujourd'hui au grand détriment de la piété.
À la messe on ne doit user du chant populaire que modérément, pour empêcher les fidèles de méconnaître l'esprit des vrais Mystères de la Foi catholique, et de troubler mutuellement le calme de la dévotion.
La musique instrumentale n'est qu'un moyen auxiliaire pour élever plus facilement l'âme à Dieu ; mais la musique instrumentale ne doit pas être dans les offices de l’église son but à elle-même : elle est uniquement la servante du chant, et n'a d'autre but que de renforcer les paroles du chant. On ne doit donc jamais permettre que les instruments, par exemple l'orgue, écrasent le chant, et empêchent d'en percevoir les paroles.
http://fatimaci.over-blog.com/article-le-saint-sacrifice-de-la-messe-deuxieme-partie-97051372.html
DU SACRIFICE DE LA MESSE
D : Quelle a été l'intention de Jésus-Christ en instituant le saint sacrifice de la Messe ?
R : Jésus-Christ, en instituant le saint Sacrifice de la Messe, a voulu continuer, dans tous les temps et dans tous les lieux, le sacrifice qu'il a offert une fois, sur la croix, pour le salut de tous les hommes.
Jésus-Christ s'est immolé sur la croix pour le salut de tous les hommes : mais son sacrifice ne devait-il être que passager, ou bien fallait-il que cette grande victime renouvelât sans cesse ses humiliations et ses souffrances ? Adorez ici un des plus grands et des plus profonds mystères de la religion. Le sacrifice devait être perpétuel, il devait durer autant que la religion de Jésus-Christ, qui ne peut subsister sans sacrifice ; et cependant la victime ne devait mourir qu'une fois ; mais à une immolation sanglante devait succéder une immolation mystique qui eût, par rapport à Dieu et par rapport à nous, tout l'effet d'un véritable sacrifice ; une mort figurée qui nous appliquat tous les mérites d'une mort réelle soufferte une fois pour le péché ; et c'est ce qui a lieu dans le saint Sacrifice de la Messe que Jésus-Christ a institué pour continuer parmi nous le sacrifice de la Croix, et nous en appliquer les fruits.
D : Pourquoi Jésus s'offre-t-il à Dieu son Père dans le saint Sacrifice de la Messe ?
R : Jésus-Christ s'offre à Dieu son Père dans le saint Sacrifice de la Messe, comme Il s'offre sur la croix, pour l'adorer en notre nom, le remercier des grâces qu'il nous accorde, lui demander pardon de nos péchés et obtenir les grâces dont nous avons besoin.
Si nous remontons à l'ancienne loi, nous trouvons que les sacrifices ordonnés par Moïse se rapportent plus particulièrement à quatre fins.
La première et la principale était de rendre à Dieu le culte d'adoration qui lui est dû par sa créature, et de reconnaître son souverain domaine sur tout ce qui existe : c'est ce qu'on appelle Holocauste, qui était regardé comme le plus parfait et le plus excellent des sacrifices ; la victime était entièrement consumée par le feu.
La seconde fin était de rendre grâces à Dieu des biens reçus de lui, en les lui offrant ; cette sorte de sacrifice, que l'Écriture appelle d'Actions de grâces, a reçu des Grecs la dénomination de sacrifice eucharistique.
La troisième fin était de demander a Dieu ses bienfaits et ses grâces ; c'étaient les sacrifices impétratoires.
Enfin, la quatrième était de satisfaire à la justice divine et d'obtenir la rémission des péchés : c'étaient les sacrifices propitiatoires.
Tous ces différents sacrifices n'étaient, comme le dit Saint-Paul, que les figures, les ombres du grand sacrifice de la loi nouvelle que Jésus-Christ a offert sur le Calvaire, et qu'il renouvelle tous les jours sur nos autels. Ainsi le saint Sacrifice de la Messe, en succédant à tous ceux de l'ancienne loi, réunit leurs différents caractères, remplit toutes les fins pour lesquelles ils étaient offerts, et produit, à lui seul, tous leurs effets divers ; il est tout à la fois sacrifice latreutique ou d'adoration, sacrifice eucharistique ou d'Action de grâces, sacrifice propitiatoire ou d'expiation, sacrifice impétratoire ou de prières.
1°) La Messe est un sacrifice latreutique ou d'adoration, puisque Jésus-Christ y adore son Père en notre nom, s'humilie devant Lui et se tient en Sa présence dans un état d'anéantissement et de mort, pour lui rendre des hommages proportionnés à son infinie grandeur et à l'immensité de ses perfections.
2°) La Messe est un sacrifice eucharistique ou d'Action de grâces, puisque Jésus-Christ y remercie son Père des bienfaits dont il nous a comblés, et répète sans cesse sur nos autels ce qu'il disait dans les jours de sa vie mortelle : « Mon Père, je vous rends grâces. »
3°) La Messe est un sacrifice propitiatoire ou d'expiation, puisque Jésus-Christ s'y offre à son Père pour obtenir le pardon de nos péchés et nous réconcilier avec Lui.
4°) La Messe est un sacrifice impétratoire ou de prières, puisque Jésus-Christ s'y offre à son Père pour attirer sur nous toutes les grâces et tous les secours dont nous avons besoin.
Voilà ce que fait Jésus-Christ dans le sacrifice de la Messe ; telles sont les fins pour lesquelles Il s'offre à Dieu son Père sur nos autels.
D : Que devons-nous faire lorsque nous assistons à la Messe ?
R : Quand nous assistons à la Messe, nous devons adorer Dieu, le remercier de ses biens faits, lui demander pardon de nos péchés, et solliciter les grâces qui nous sont nécessaires.
Pendant que Jésus-Christ s'offre sur l'autel, nous devons faire avec Lui ce qu'il fait Lui-même :
1°) adorer Dieu par Jésus-Christ, et rendre hommage à sa grandeur en nous anéantissant complètement devant Lui ;
2°) remercier Dieu par Jésus-Christ de tous les bienfaits dont Il nous a comblés ; quoi de plus juste que de témoigner notre reconnaissance à Celui de qui nous tenons tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons ?
3°) lui demander, par les mérites de Jésus-Christ, le pardon de nos péchés, et le conjurer de nous traiter non pas selon sa justice, mais selon son infinie miséricorde ;
4°) solliciter par Jésus-Christ les grâces qui nous sont nécessaires pour mener ici-bas une vie chrétienne, et parvenir un jour au bonheur du ciel.
D : Comment doivent assister à la Messe ceux qui ne peuvent pas s'occuper de la sorte ?
R : Ils doivent, en s'unissant au prêtre, prier, réciter le chapelet, ou au moins considérer cette sainte action avec un religieux respect et dans un grand recueillement.
La meilleure manière d'entendre la sainte Messe est, sans contredit, de suivre en esprit le prêtre dans les prières qu'il récite et dans les cérémonies qu'il exerce, en méditant sur les diverses parties de la Messe et sur les circonstances de la Passion de Notre-Seigneur qui y sont représentées. Mais peu de personnes sont capables d'une attention aussi soutenue, et de prières mentales aussi longues. Il est donc plus à propos, pour le plus grand nombre des fidèles, de s'unir au prêtre en suivant la Messe dans son missel et en répétant avec lui les prières du saint Sacrifice. Les personnes qui ne savent pas encore le latin de la liturgie selon le rite Saint-Pie V peuvent, pendant la Messe, réciter les prières qu'elles savent par c&œlig;ur, comme l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, etc., et être attentives aux chants ou prières en latin afin de les apprendre peu à peu. Il faut éviter de les réciter ou chanter par routine et par habitude, sans faire attention à ce qu'elles disent.
Si on récite le chapelet pendant la Messe, il faut, autant que possible, mettre en pratique ce qui est recommandé par plusieurs maîtres de la vie spirituelle : se conformer aux fins du Sacrifice en offrant à Dieu la première dizaine en vue de l'adorer par Jésus-Christ ; la seconde dizaine en vue de le remercier par Jésus-Christ ; la troisième dizaine en vue d'obtenir, par Jésus-Christ, la rémission des péchés que l'on a commis ; la quatrième et la cinquième dizaine, en vue d'obtenir, par Jésus-Christ, pour soi et pour les personnes auxquelles on s'intéresse, les bénédictions du Ciel, et, pour les âmes du purgatoire, le soulagement des peines qu'elles endurent. Il faut aussi, lorsque le prêtre élève le Corps et le Sang de Jésus-Christ faire dès actes de foi, d'adoration et d'humilité ; et lorsque le prêtre communie, témoigner à Jésus-Christ un ardent désir de le recevoir.
Une autre manière d'assister à la Messe, et c'est la moins parfaite, mais qui suffit à la rigueur, si l'on est dans l’impossibilité de faire davantage, consiste à se tenir à Église, pendant qu'on célébrera messe, avec gravité, modestie et recueillement, de manière qu’on soit pénétré d'un respect sincère et profond pour l'acte le plus auguste de la religion. Il faut, de plus, être attentif à ce qui se passe à l'autel, et bannir avec soin de son esprit les pensées mauvaises ou étrangères qui pourraient s'y présenter. Les distractions involontaires ne font point perdre le fruit de la messe ; mais les distractions volontaires, et qui subsistent pendant quelque temps sont des péchés plus ou moins graves, selon leur nature ou leur durée, et peuvent même faire qu'on n'entende pas du tout la messe. Ainsi, celui qui est volontairement distrait pendant une partie de la messe, assez considérable pour que, s'il fût sorti de l'église pendant le même temps, il ne fût pas censé avoir entendu la messe, doit de même être regardée comme n'ayant pas satisfait au précepte.
Les vêtements et vases sacrés
D : Quels sont les vêtements sacrés employés pour le saint Sacrifice de la messe ?
R : À la messe, le prêtre se revêt des 6 ornements suivants: l’amict, l’aube, le cordon ou cingulum, le manipule, l’étole et la chasuble.
L’amict est un morceau de lin blanc dont les Orientaux se servaient pour se couvrir le cou, et dont les prêtres s’enveloppaient la tête, pour être moins facilement distraits pendant le sacrifice. Cette coutume a été conservée dans plusieurs ordres religieux, mais aujourd'hui on ne le place que sur le cou et les épaules. L'amict rappelle le voile dont les soldats ont couvert le visage de Notre Seigneur et exhorte le prêtre à la piété (modestie des yeux).
L'aube est un vêtement de lin blanc qui descend jusqu'aux pieds. En Orient, il était d'usage de se revêtir d'une longue robe blanche; dans certaines circonstances, par exemple aux mariages, où l'invité recevait la robe nuptiale dans l'appartement des époux ; Jésus-Christ y fait allusion dans sa parabole du festin des noces. (St. Matth. XXII, 12). L’aube rappelle la robe d'ignominie, dont Hérode revêtit le Seigneur durant la Passion et exhorte le prêtre à la pureté du c&œlig;ur.
Le cordon ou cingulum sert à retenir les longs plis de la robe qui empêcherait le prêtre de marcher. Les Orientaux ceignent ainsi leur vêtement pour leurs voyages et leurs occupations ; c'est ainsi que Tobie cherchant un compagnon rencontra un jeune homme, les reins ceints et prêt à la marche (Tob. V, 5). Le symbolisme de ce vêtement, a été indiqué par Jésus-Christ Lui-même, quand il dit : « Ceignez vos reins. » (St. Luc. XII, 35). Le cordon rappelle les cordes, dont les soldats garrottèrent Jésus, et exhorte le prêtre à la chasteté (la mortification) et à la préparation à la mort (voyage dans l'éternité).
Le manipule était primitivement un mouchoir de lin que le prêtre portait au bras gauche pour s'essuyer le visage ; il symbolise la gerbe des bonnes &œlig;uvres que l'on doit amasser. Le manipule rappelle le voile de Véronique et exhorte le prêtre aux bonnes &œlig;uvres.
L’étole provient sans doute de la garniture de l'ancienne toge, insigne de la plus haute dignité romaine. Avec ses deux extrémités pendant du cou sur la poitrine, elle est le symbole de la dignité sacerdotale : le prêtre s'en sert dans toutes les fonctions liturgiques. L’étole rappelle la chaîne que Jésus-Christ porta après sa condamnation et rappelle au prêtre sa haute dignité.
La chasuble est un vêtement muni d'une ouverture pour la tête, qui recouvre la poitrine et le dos, en descendant presque jusqu'aux genoux. La chasuble avec sa croix rappelle le portement de la croix et rappelle au prêtre son fardeau (ses devoirs d'état).
D : Quels sont les vases sacrés employés pour le saint Sacrifice de la messe ?
R : Les vases sacrés les plus importants sont dans le culte divin : le calice, la patène, le ciboire et l’ostensoir ; le livre dont on se sert pendant la sainte messe se nomme missel.
Les vases liturgiques sont ceux qui servent au culte divin, et qui ont un rapport plus ou moins direct à la sainte eucharistie.
Le calice est le vase sacré dans lequel le prêtre consacre le vin qui, par la vertu des paroles qu’il prononce, est changé au Sang de Jésus-Christ.
La patène est un petit plat doré, qui sert à couvrir le calice et sur lequel on dépose l'hostie. Le calice et la patène doivent être consacrés par l'évêque (onction du saint chrême).
Le ciboire est un grand calice où l'on conserve les saintes hosties pour la communion des fidèles.
L'ostensoir est une pièce d'orfèvrerie, souvent en forme de soleil, destiné à mettre en évidence la sainte hostie, quand on l'expose à l'adoration des fidèles (le très saint sacrement). Le ciboire et l'ostensoir doivent être bénits par l'évêque, mais, d'après le droit canon, l'évêque peut déléguer un simple prêtre pour toutes les bénédictions qui n'exigent point l'onction du saint chrême, car ces deux vases sont uniquement destinés à la conservation de la sainte eucharistie et ne servent point à sa confection.
Le missel contient les prières communes à toutes les messes, et celles qui sont particulières aux divers temps et aux différentes fêtes de l'année.
Toutes les choses qui servent au culte divin doivent être traitées avec respect et vénération, celles surtout qui appartiennent de plus près au sacrifice et sont en contact avec la sainte eucharistie. Les laïques doivent donc ne pas toucher les ciboires et les ostensoirs qui ont déjà servi au culte divin, car ils pécheraient véniellement. Ils ne peuvent le faire qu’en revêtant une paire de gants.
Les couleurs des vêtements sacerdotaux
D : Quelles sont les couleurs des vêtements portés par le prêtre durant l’année liturgique ?
R : Les seules couleurs liturgiques autorisées par l'Église sont : le blanc, le rouge, le violet, le rose, le vert et le noir.
Le blanc désigne la joie, l'éclat et la pureté. Aussi l'Église l'affecte-l-elle aux mystères joyeux et glorieux de Jésus-Christ et aux fêtes de la Vierge, des confesseurs et des vierges et enfin à la messe du mariage.
Le rouge, qui indique l'esprit de sacrifice, l'effusion du sang, l'ardeur de la charité, convient bien à l'octave de la Pentecôte et aux fêtes de la Passion de Notre-Seigneur, ainsi que des apôtres et des martyrs.
Le violet, couleur sombre, est un symbole de tristesse et de pénitence.
Le rose atténue la tristesse par quelque mélange de joie. On en fait usage seulement le troisième dimanche d'Avent et le quatrième dimanche de Carême.
Le vert, emblème de la fécondité des champs et de la richesse des travaux spirituels, est pris quand il n'y a pas de couleur propre pour l'office.
Enfin le noir indique le deuil. Il est employé uniquement le Vendredi-Saint, ainsi qu'aux offices et messes des morts.
La langue liturgique de l'Église
D : Quelle est la langue liturgique du saint Sacrifice de la messe, selon le rite Saint-Pie V ?
R : La langue liturgique du saint Sacrifice, selon le rite Saint-Pie V, est le latin.
Tout ce qui sert au sacrifice eucharistique est choisi avec un soin particulier : on n'y admet que ce qui s'adapte parfaitement à ses fins. Ce principe s'applique à la langue dans laquelle on célèbre la sainte Messe : la langue liturgique, en effet, doit correspondre au but liturgique.
En soi, et selon le Concile de Trente, la Messe peut être célébrée en toute langue ; cependant, jusqu’au concile pastoral Vatican II, le latin est demeuré la langue à peu près universelle du culte catholique.
D : Si donc la langue vernaculaire peut-être utilisée dans les fonctions religieuses, pourquoi est-il préférable d’employer la langue latine ?
R : Il est préférable d’employer la langue latine, car :
1°) elle favorise l'unité de la liturgie dans le temps et l'espace ;
2°) elle est un puissant secours pour conserver intacte la foi catholique ;
3°) elle est un lien très fort qui relie les unes avec les autres les Églises disséminées dans tout l'univers et les unit toutes à l'Église romaine, leur Mère, et leur centre commun.
La langue latine est consacrée par l'inscription mystérieuse de la croix ; sa haute antiquité la rend très vénérable ; l'usage qui en a été fait depuis près de deux mille ans l'a comme sanctifiée ; c'est la langue de l'Église romaine, la mère de toutes les autres, et elle est intimement liée à l'antique liturgie romaine et catholique. L'inscription de la croix : Jésus de Nazareth, roi des Juifs, était écrite en hébreu, en grec et en latin (Jean XIX, 20). C'étaient alors les trois langues principales du monde ; dans les desseins de Dieu, elles ont été comme choisies et consacrées pour les usages ecclésiastiques. Du haut de la croix, elles annonçaient au monde la gloire du Sauveur, le règne de la grâce acquis par le Sang de la seconde Personne de la Trinité. À l'autel, elles se perpétuent pour célébrer jusqu'à la fin des temps la mort de Jésus-Christ, et, par la perpétuité du sacrifice, elles étendent et affermissent de plus en plus cette domination de la grâce et de la paix et l'amènent à sa perfection. Dans les premiers siècles, ces langues furent donc d'un usage général dans le culte divin.
Parmi ces trois langues, le latin obtint bientôt la prédominance : c'était la langue de l'Empire romain, et il devint dans tout l'Occident, avec la diffusion du christianisme, la langue de la liturgie. La divine Providence choisit Rome pour être le centre de l'Église catholique ; de Rome partaient les missionnaires qui allaient dans toutes les directions répandre la lumière de l'Évangile. Avec la foi catholique, les différentes nations de l'Occident recevaient aussi la liturgie dans la langue latine ; c'est dans cet idiome que, dès l'origine, on célébrait les saints mystères parmi les peuples nouvellement convertis, car le latin possède une rare perfection : il est remarquable par le sérieux, la dignité, la clarté, l'abondance, la précision et l'harmonie. Aussi est-il souvent très difficile, et l'expérience le prouve, de rendre le sens, et bien plus encore de reproduire la beauté, la noblesse, la profondeur et l'onction de l'original latin dans nos traductions.
Pour s'en convaincre, que l’on compare, par exemple, les diverses traductions des prières de la Messe et des séquences avec le texte latin. Il n’y a qu’à reprendre les différentes éditions des livres liturgiques, des missels, parus depuis 1969 : les traductions changent constamment, pour les mettre en harmonie avec les époques. Dans ces remaniements perpétuels, non seulement le texte et le fond des prières perdent de leur force, de leur beauté incomparable, mais souvent, ils sont défigurés et amoindris par des circonlocutions, des additions, des omissions, des inexactitudes, des erreurs, des interprétations fausses. De ce fait, il est impossible de maintenir l'uniformité du service divin.
Tous ces inconvénients sont évités par l'emploi de la langue latine. Dans son immutabilité elle nous transmet le Missel romain comme un sanctuaire inviolable, que nous ne considérons qu'avec admiration et un tendre respect.
Le sentiment religieux exige, pour le culte divin, une langue noble et majestueuse ; et c'est là précisément le caractère du latin. Le peuple, qui ne le comprend pas, est très souvent saisi devant cette langue qui s'allie si bien aux Mystères du saint Sacrifice, de même que les prières du Canon, prononcées à voix basse, sont ainsi protégées contre le mépris et la profanation.
L'usage de la langue latine n'est point un obstacle à ce que le peuple prenne part au saint Sacrifice d'une manière utile. La liturgie contient beaucoup de choses instructives ; mais l'instruction n'est point son but principal. La Messe n'est pas une conférence, un discours à l'usage du peuple : c'est un Sacrifice qui se rapporte à Dieu, et que le prêtre offre à Dieu au nom de l'Église pour le salut des fidèles. Aussi, serait-il utile, dans les églises, paroisses et prieurés qui conservent la messe en latin (rite Saint Pie V), d’offrir quelque cours basique de latin liturgique pour les fidèles qui veulent acquérir les connaissances nécessaires pour assister pieusement au saint Sacrifice.
Enfin, le latin est la langue propre à représenter et à maintenir l'union et l'unité de l'Église dans le culte, dans la foi et dans la charité.
a) L'unité de la liturgie dans le temps et l'espace ne sera conservée que si l'on se sert de la même langue en tout lieu et en tout temps ;
b) L'unité de la langue liturgique dans toute l'Église est un puissant secours pour conserver intacte la foi catholique.
c) L'unité de la langue liturgique, et l'uniformité qui en résulte pour le service divin, est un lien très fort qui relie les unes avec les autres les Églises disséminées dans tout l'univers et les unit toutes à l'Église romaine, leur Mère, et leur centre commun. Ainsi la tête et les membres forment un tout inséparable, l'unité en est favorisée.
N’oublions pas aussi que l'emploi de la langue vulgaire dans le service divin sourit aux sectes ; mais qu’au contraire, l'usage de la langue latine correspond très bien à l'essence, au but et aux &œlig;uvres de l'Église catholique.
Le chant liturgique
D : Comment s’appelle le chant qui est utilisé pendant la messe ?
R : Le chant liturgique dont l’Église se sert pendant la messe est le chant grégorien ou plain-chant.
On entend le plain-chant (par exemple à la grand'messe), quand le prêtre entonne le Gloria in excelsis ou le Credo, etc.… ; on l'appelle grégorien, parce que le pape Saint Grégoire-le-Grand l'a perfectionné, et qu'il s'est répandu sous son pontificat.
Ce chant est d'une beauté surnaturelle, d'un calme sacré ; il est exempt de tous mouvements passionnés et bruyants, et ne recherche point l'effet ; il se distingue ainsi des chants des rues, des concerts, des théâtres et des réjouissances publiques. C'est comme le langage d'un autre monde plus élevé, c'est le vrai chant de la prière. Dans le plain-chant on tient d'abord compte des paroles du texte que l'on perçoit très distinctement ; la belle et modeste mélodie ne se remarque qu'en second lieu.
Le chant grégorien est invariable, comme la liturgie, il reste partout et toujours le même ; c'est ainsi qu'il répond le mieux à l'essence et aux qualités de l’Église, à son unité et à son universalité. « Les chrétiens pieux préfèrent ce chant à tout autre, parce qu'il porte les c&œlig;urs à la dévotion et à la piété », disait Benoît XIV. Si les mondains n'y trouvent aucun plaisir, c'est que, comme dit l'Apôtre, « l'homme animal ne perçoit pas ce qui est de l’Esprit de Dieu » (I. Cor. II, 14).
D : Chante-t-on autre chose que le grégorien à l’église ?
R : Outre le plain-chant, on entend encore à l'église les cantiques sacrés chantés par le peuple, et la musique instrumentale (accompagnement du chant par l'orgue et d'autres instruments).
Dans les premiers siècles chrétiens où la langue liturgique était la langue du peuple, celui-ci prenait part jusqu'à un certain point aux chants de l'Église, lorsque, au Vème siècle, les peuples germains envahirent l'Empire romain, il se forma de nouvelles langues, comme l'italien et le français. Dès lors le peuple ne pouvait plus s'intéresser au véritable chant liturgique, et l'on commença à composer des cantiques dans la langue populaire, qui furent surtout cultivés en Allemagne, notamment au temps des croisades. Ainsi naquirent les cantiques des processions, des pèlerinages, à la Sainte Vierge, avec des mélodies aussi simples que ravissantes. Le cantique sacré dégénéra complètement sous l'influence de Luther, qui s'en servit pour propager son hérésie.
Les catholiques voulant alors défendre le chant liturgique de l’Église, chantèrent aussi continuellement dans leurs cantiques les doctrines catholiques attaquées.
De cette manière on eut des cantiques sans valeur (car le cantique doit être l'expression des sentiments du c&œlig;ur et non pas un sermon) et des messes chantées qui se sont maintenues jusqu'aujourd'hui au grand détriment de la piété.
À la messe on ne doit user du chant populaire que modérément, pour empêcher les fidèles de méconnaître l'esprit des vrais Mystères de la Foi catholique, et de troubler mutuellement le calme de la dévotion.
La musique instrumentale n'est qu'un moyen auxiliaire pour élever plus facilement l'âme à Dieu ; mais la musique instrumentale ne doit pas être dans les offices de l’église son but à elle-même : elle est uniquement la servante du chant, et n'a d'autre but que de renforcer les paroles du chant. On ne doit donc jamais permettre que les instruments, par exemple l'orgue, écrasent le chant, et empêchent d'en percevoir les paroles.
http://fatimaci.over-blog.com/article-le-saint-sacrifice-de-la-messe-deuxieme-partie-97051372.html
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